D’où viennent les labels de cosmétiques biologiques ?
Les labels biologiques sont nés entre 1980 et 2000 en réponse à une très forte intensification de la production industrielle agricole. Aujourd’hui, ils sont environ une trentaine à certifier l’origine biologique des cosmétiques élaborés via des processus respectueux de l’environnement.
Nés du travail collaboratif de différentes associations de professionnels et de consommateurs, ces labels peuvent être octroyés par des organismes publics ou privés. Ils attestent de l’absence de pesticides et d’OGM dans les cosmétiques. De même, ils garantissent une traçabilité et la qualité des produits commercialisés.
Que cela soit pour le bien-être, la beauté ou plus largement le développement personnel, chaque label peut élaborer sa propre charte, ce qui signifie que les exigences peuvent varier de l’un à l’autre. Cependant, chacun d’entre eux cultive les mêmes objectifs, valoriser les cosmétiques d’origine biologique qui s’inscrivent réellement dans une démarche de protection de l’environnement et du consommateur.
Le plus strict des labels s’appelle Nature andamp; Progrès
Un produit labélisé « Nature andamp; Progrès » a été fabriqué à partir d’ingrédients issus de l’agriculture biologique. Il ne contient qu’exceptionnellement des éléments synthétiques. Les OGM, l’huile de palme et les ingrédients pétrochimiques n’ont pas de place dans son processus de fabrication. Ce dernier, est, par ailleurs, soit mécanique, soit chimique et physique simple. Des règles strictes doivent également être respectées en matière d’emballage et de gestion de déchets, entre autres.
Et le moins sévère Ecolabel Européen
Comme son nom l’indique, il s’agit du label officiel de l’Union Européenne. Il ne concerne cependant que les produits à rincer de type savons, mousse à raser et shampoing. Ses exigences sont les moins sévères dans le domaine. En effet, ce label assure seulement l’utilisation réduite des composants nocifs pour l’environnement et la santé, la quasi-inexistence de substances dangereuses pour le monde aquatique, une biodégradabilité optimale par rapport à un produit classique et l’usage réduit d’emballage.
Cosmebio
Le label Cosmebio exige l’usage à 95 % de composants naturels ou transformés d’origine naturelle. Il indique des paramètres environnementaux concernant toutes les phases du cycle de vie d’un cosmétique bio. 3 niveaux de certification existent : Cosmebio Bio, Cosmebio Eco et Cosmebio Nat. Le premier impose, au moins, 95 % de composants végétaux et 10 % de composants provenant de l’agriculture biologique. Les ingrédients végétaux ne sont plus que de 50 % pour un produit Cosmebio Eco et ceux issus de l’agriculture biologique de 5 %. Dans le troisième cas, il n’y a aucun minimum exigé pour les ingrédients bio.
Natrue
Le label Natrue regroupe plusieurs marques exerçant dans le monde des cosmétiques naturels ou bio. Il encourage l’usage d’ingrédients naturels, la forte réduction d’utilisation d’ingrédients transformés et d’origine pétrochimique et l’abandon des composants artificiels, à l’exception d’un petit nombre de pigments, minéraux et conservateurs. Des éléments indésirables de type parfums et colorants synthétiques, OGM et silicones sont écartés du processus de fabrication. Ce label existe aussi en 3 niveaux d’exigences similaires à Cosmebio.
BDIH
Ce label n’a rien à envier aux trois précédents en termes d’exigences. Il dispose d’une liste d’ingrédients végétaux qui devront toujours provenir de l’agriculture biologique. Les cosmétiques respectant ce label ne contiennent pas un certain nombre de composants néfastes comme les colorants et parfums synthétiques, la paraffine, la silicone et autres dérivés du pétrole. Ce label distingue deux niveaux d’exigences : BDIH Organic et BDIH natural.
Ecocert
Un cosmétique bio certifié « Ecocert » compte 95 d’éléments naturels ou d’origine naturelle. Il ne contient ni parabènes ni OGM, nu silicones, ni parfums de synthèse. Il se décline aussi en deux niveaux d’exigences. Le plus exigeant est Ecocert Cosmétique biologique et le moins contraignant Ecocert Cosmétique Ecologique.
Cosmos
Cette certification rassemble divers labels issus de divers pays de l’Union européenne, à savoir Ecocert Greenlife et Cosmebio pour la France, Soil Association pour le Roayaume-Uni, Icea pour l’Italie et BDIH pour l’Allemagne. Un produit certifié Cosmos Organic se compose d’au moins 20 % d’ingrédient bio et 95 % d’éléments provenant de l’agriculture écologique. Une liste de composants devant toujours être bio a été respectée lors de son processus de fabrication. Il n’y a pas eu de minimum exigé en ingrédients bio lors de la production d’un cosmétique labellisé Cosmos Natural.
USDA Organic
Ce label américain équivaut au label français AB. Placé sous la tutelle du ministère américain de l’agriculture, il certifie les produits agro-alimentaires qui renferment au moins 95% d’ingrédients biologiques. Les cosmétiques naturels peuvent également bénéficier d’une des trois certifications délivrées par l’USDA Organic
La certification « 100% Organic » est octroyée aux produits qui renferment 100% d’ingrédients issus de l’agriculture biologique.
La certification « Organic » impose qu’au minimum, 95% des ingrédients du produit soient issus de l’agriculture biologique.
Enfin, la certification « Organic Ingrédients » trône sur les emballages des produits qui renferment au moins 70% d’ingrédients biologiques.
Seuls les produits bénéficiant de la première certification peuvent afficher le logo du label sur leur emballage. Mais, pour toutes les trois, les processus de fabrication des produits doivent attester d’une démarche responsable et conforme à la notion de développement durable. Cela signifie qu’à aucun moment les procédés d’élaboration ne doivent exploiter des OGM, des substances synthétiques, ionisantes, chimiques…
Label Soil Association
Créée en 1946, cette association britannique est l’une des 5 organisations fondatrices du fameux label européen Cosmos. À ce titre, son processus de certification de cosmétiques naturels et biologiques doit être conduit selon le référentiel Cosmos qui prône l’utilisation d’ingrédients naturels et biologiques tout en exigeant une exploitation responsable des ressources offertes par la nature.
Toujours fidèle aux valeurs communes qu’il défend avec l’association dont il fait partie, le label Soil Association prône le respect de la biodiversité et garantit des processus de fabrication respectueux de l’environnement et de la santé humaine. En encourageant le développement du concept de « chimie verte », il encourage les fabricants de cosmétiques, entre autres, à mettre en place des démarches visant à réduire puis à éliminer les substances néfastes pour l’environnement.
L’association britannique octroie deux certifications distinctes, un label biologique et un label écologique. Le premier impose une composition à 95% d’ingrédients biologiques et autorise la cueillette sauvage excepté les espèces en voie de disparition. La seconde certification impose 70% d’ingrédients issus de l’agriculture biologique dans la composition des produits finis et la même exigence concernant la cueillette sauvage.
Le label Vegan Society
Fondé en 1944 en Angleterre, ce label s’inscrit aujourd’hui comme la référence internationale des produits vegan. Ces derniers sont garantis sans aucune substance d’origine animale. En outre, le label certifie également que le produit certifié n’a jamais fait l’objet de tests sur les animaux.
Par le terme « animal », l’association désigne tous les animaux, vertébrés et invertébrés multicellulaires. En ce qui concerne les Organismes Génétiquement Modifiés, ils sont autorisés à condition qu’ils n’exploitent pas de gènes animaux ou de substances d’origine animale. En outre, les produits qui en contiennent doivent le mentionner sur leur étiquetage.
Le label Vegan n’offre pas une certification bio. Il est octroyé uniquement à des produits élaborés dans le respect total des animaux et non à des marques ou à des groupes.
Le label Forest Garden Products
Pour l’industrie des cosmétiques naturels, ce label, créé en 1987, certifie que les végétaux exploités sont issus d’exploitations respectant la biodiversité et l’équité sociale. Cette certification atteste d’une réelle préoccupation environnementale car elle prône la préservation des écosystèmes forestiers.
Ce label est né au Sri Lanka et dépend de l’organisme de certification « FGP Inspection andamp; certification » qui mène ses actions en Amérique latine, aux Philippines, en Inde et au Sri Lanka. Tous les végétaux certifiés sont issus de foresteries analogues. Il s’agit d’une méthode de reforestation qui encourage et stimule la biodiversité et les interactions entre les espèces. L’objectif est d’aboutir à des forêts primaires qui parviendraient à un équilibre sans intrants externes.
Ce concept, basé sur un écosystème dominé par les arbres, a été inventé par un sri lankais, le docteur Ranil Senanayake. Ce spécialiste des écosystèmes ambitionne de restaurer la végétation d’origine. Il s’agit donc d’une certification qui veille à la fois à la restauration et au maintien des écosystèmes.
Tous les végétaux certifiés répondent aux standards de l’agriculture biologique et à des principes environnementaux et sociaux. On retrouve parmi eux, l’équité sociale et la réduction de l’emprunte carbone.
Quels sont les principaux ingrédients utilisés en cosmétique bio ?
Quelles que soient leurs formes : crèmes hydratantes, lotions démaquillantes, gels amincissants, les cosmétiques bio ont généralement la même structure. Que contiennent vraiment les produits de beauté bio ?
Des actifs végétaux extraits par macération
Selon que la plante est soluble dans l’eau ou dans l’huile, on extrait ses principes actifs par macération pendant une période suffisamment longue. Les plantes phares du moment sont la centella asiatica, le calendula, le lys, l’hamamélis, la camomille, les fleurs de Tiaré qui donnent l’huile de monoï… La macération obtenue est filtrée puis intégrée aux autres ingrédients qui composent le produit final. La glycérine végétale et l’alcool font également partie des solvants utilisés en cosmétique bio.
Des hydrolats, eaux florales et eaux aromatiques
Les hydrolats de plantes sont obtenus par distillation des tiges et des feuilles (romarin, bambou, verveine… ) ou des graines comme pour l’hydrolat de carotte. Pour l’eau florale, comme son nom l’indique, ce sont les fleurs qui sont distillées à la vapeur d’eau (bleuet, rose, immortelle, lavande …). On peut distiller toutes les parties aériennes d’une plante : fleurs, feuilles et tiges, d’où une certaine confusion entre hydrolat et eau florale. On fabrique aussi des eaux aromatiques avec le jasmin, le santal et des zestes d’agrumes comme le pamplemousse et le citron.
De l’aloé vera
C’est un ingrédient intéressant. Il est riche en mucilages, en aloéverose, en vitamines et éléments nutritifs (calcium, potassium, fer, magnésium, cuivre, zinc …). L’aloé vera est si gorgé d’éléments nutritifs qu’on ne cesse de lui découvrir de nouvelles propriétés. Depuis peu, on sait qu’il renferme aussi de l’aloelucine, un régénérant cellulaire.
Des émulsifiants dérivés des végétaux tels que l’olive, le maïs, le coco, le sucre, le colza et des cires naturelles comme la cire d’abeille.
Des huiles végétales bio vierges, ne contenant ni additif chimique, ni conservateur. Actuellement, on aime l’huile de nigelle, d’argan, de jojoba, d’amande douce, de bourrache, de baobab. Elles sont extraites des amandes contenues dans les fruits, des graines et des noyaux.
Des beurres végétaux et les 2 favoris sont les beurres de karité et de cacao. Il en existe bien d’autres comme le beurre de mangue, de cupuaçu, de kokum, de murumuru … Ils ont la même fonction nourrissante que les huiles végétales.
Des huiles essentielles qui sont sélectionnées pour leurs actifs et leurs parfums.
Quelques conservateurs de synthèse doux sont autorisés en bio. A hauteur de 5 %, les fabricants peuvent conserver avec de l’alcool benzylique, de l’acide salicylique, de l’acide formique, de l’acide propionique, du benzoate de sodium.
Quoi d’autres dans les produits de beauté bio ?
On trouve aussi dans les déodorants bio du potassium d’alun, du bicarbonate de soude. Dans les gels douche et les shampoings bio, il y a des tensioactifs comme dans les shampoings classiques, mais ils sont moins décapants et on en met moins. Ils moussent peu mais lavent tout autant. Enfin, les savons bio sont saponifiés à froid, ils sont essentiellement composés d’huiles végétales et de soude, on ajoute éventuellement des huiles essentielles pour parfumer.
Qu’en est-il de La Slow Cosmetique ?
Là, il ne faut surtout pas parler de label. Il s’agit d’une récompense fournie par une association Belge éponyme aux marques qui recourent aux ingrédients naturels et biologiques au cours du processus de fabrication de leurs produits.
Les conditions pour pouvoir apposer le logo “”Slow Cosmétique” sont draconiennes, une marque utilisant du formaldéhyde, de l’huile pétrochimique, de fausses allégations bio et de composants impliquant la mort d’un animal est éliminée d’office. Celle qui se conforme à plus de 90 % des exigences de la charte se voit attribuer 3 étoiles, contre 2 pour celle qui s’y est soumise à 75 % et 1 pour une autre ayant seulement respecté 60 % ou plus.
La création de la Slow cosmétique
Elle a une vocation internationale et a été créé par Julien Kaibeck, l’auteur du livre « Adopter la Slow Cosmétique ».
Cet écrivain est tellement passionné par les produits de beauté naturels à tel point qu’il tente de sensibiliser les femmes et les hommes à utiliser les cosmétiques autrement, de manière « plus sensée, plus écologique, moins trompeuse et plus raisonnable ». Il encourage le retour à la consommation saine, c’est-à-dire, l’achat de formule sans conservateurs synthétiques, sans perturbateurs endocriniens…
Les produits avec mention « slow cosmétique »
80 % des produits de beauté attractifs comportent des ingrédients nocifs pour la santé et pour l’environnement. Les marques qui les fabriquent promettent des résultats quelquefois illusoires. Slow Cosmétique n’est pas un label.
Elle a collaboré avec plus de 42 entreprises spécialisées dans la vente de cosmétiques bio. Ces produits sont disponibles sur le marché, car ils répondent à la norme en matière de naturalité, d’authenticité et de transparence.
L’association délivre 1 à 3 étoiles suite à des études sur l’emballage, la composition et les messages publicitaires d’un produit.
Les principes de La Slow cosmétique
La Slow cosmétique repose sur des principes bien définis, comme le choix plus consciencieux d’un produit. Selon Julien Kaibeck, il est important de lire scrupuleusement les étiquettes avant d’acheter. La meilleure façon de savoir le soin adapté est de bien connaître son type de peau.
Le principe de la slow cosmétique est de se procurer l’essentiel (le soin à objectif ciblé, le produit nettoyant et la formule protectrice) et de se méfier du greenwashing, ou des pratiques utilisées uniquement à des fins marketing.
Site officiel : https://www.slow-cosmetique.org/