L’histoire du label
Né en 2002, le label Cosmos rassemble 5 membres fondateurs, BDIH en Allemagne, Cosmebio en France, ICEA en Italie, Soil Association en Grande-Bretagne et ECOCERT en France réunis en association internationale basée à Bruxelles. C’est à l’occasion du salon biologique de Nuremberg que ces entités spécialisées et impliquées dans les référentiels en cosmétique naturelle et biologique ont décidé de développer une norme unique et harmonisée.
Concrètement, l’association a souhaité déterminer des exigences minimales communes, harmoniser les processus de certification des cosmétiques naturels et biologiques, défendre et valoriser leur filière et la slow cosmétique et faire du lobbying auprès des institutions.
Ce projet ambitieux s’avérait particulièrement audacieux du fait de la concurrence et des différences entre ces différentes organisations. Cependant, celles-ci ont priorisé les intérêts des consommateurs et de l’industrie en imaginant un référentiel unique pour les cosmétiques naturels et biologiques. Il s’agissait là d’une solution efficace pour offrir de la transparence aux consommateurs et pour garantir une situation équitable pour toutes les entreprises. En outre, il s’agissait également d’un réel progrès dans la démarche de développement durable.
Pendant 8 ans, les membres fondateurs du label Cosmos ont travaillé sur un référentiel unique et harmonisé qui se devait d’être évolutif et innovant tout en réunissant des objectifs communs sans pour autant négliger les différences. C’est donc en 2008, après une consultation publique, que le référentiel Cosmos a été publié et mis en application dès janvier 2010.
En janvier 2017, le label est devenu obligatoire pour tous les nouveaux produits cosmétiques biologiques dont le fabricant adhère à l’une des 5 organisations fondatrices de Cosmos. En pratique, cela signifie que tout cosmétique labellisé bio par une de ces organisations ne sera plus certifié selon des référentiels spécifiques mais selon le référentiel européen Cosmos.
Des exigences strictes
Les principes du label Cosmos rejoignent ceux du label ECOCERT, prôner l’utilisation d’ingrédients cosmétiques issus de l’agriculture biologique contrôlée et encourager les processus de production respectueux de l’environnement et de la santé humaine. À ces principes fondamentaux vient s’ajouter un projet de développement du concept de « chimie verte ».
Ces principes aboutissent à des exigences concrètes concernant la composition des cosmétiques Cosmos qui doivent contenir au moins 95% d’ingrédients naturels, au moins 95% d’ingrédients biologiques sur la totalité des ingrédients végétaux et mois de 5% d’ingrédients tolérés sur une liste restrictive. En outre, le label fixe un seuil minimal pour la teneur d’ingrédients biologiques sur toute la composition du produit à 20% et exige que les ingrédients non biodégradables en soient exclus.
Les objectifs de cette inflexibilité
Si le label fixe un niveau d’exigence élevé, c’est pour mieux protéger l’environnement et les consommateurs. L’objectif de ses membres fondateurs est d’encourager le développement des cosmétiques naturels et biologiques. L’environnement et la santé humaine n’en seront que mieux préservés et mieux respectés.
C’est pourquoi le référentiel du label Cosmos impose des règlementations évolutives, innovantes et particulièrement exigeantes. Les critères sont clairs pour les fabricants et les consommateurs bénéficient d’une réelle transparence et peuvent acheter leurs cosmétiques en toute confiance. Ainsi, le label réunit tous les acteurs d’une même filière, y compris les consommateurs, dans une véritable démarche collective de protection de l’environnement.
Que dit le référentiel Cosmos ?
Fidèle aux principes et aux valeurs du label Cosmos, son référentiel impose d’une part l’utilisation d’ingrédients issus de l’agriculture biologique tout en exigeant le respect de la biodiversité. Il implique d’autre part l’exploitation responsable des ressources naturelles de manière à protéger l’environnement. Dans ce cadre, les processus de fabrication doivent être garantis non néfastes pour les milieux naturels et pour la santé humaine. Enfin, la « chimie verte », ou « chimie durable », impose la mise en œuvre de démarches visant à réduire puis éliminer l’usage de substances néfastes pour la planète.
Le référentiel intègre ces principes à l’intégralité du cycle de vie des cosmétiques. Ainsi, de l’approvisionnement en matières premières au marketing en passant par la fabrication, toutes ces étapes doivent intégrer ces valeurs.
Les exigences quant à l’origine et au traitement des ingrédients
En ce qui concerne l’origine et le traitement des ingrédients, le référentiel énonce 5 catégories qui décrivent des exigences strictes.
La première catégorie concerne l’eau qui doit être conforme aux normes d’hygiène.
La seconde catégorie concerne les minéraux et les ingrédients d’origine minérale. Ceux-ci doivent impérativement être d’origine naturelle et ne peuvent être transformés que par de simples réactions chimiques.
Troisième catégorie, les agro-ingrédients traités physiquement peuvent annoncer une origine animale, végétale ou microbienne sans OGM. Cependant, les ingrédients d’origine animale ne peuvent être issus d’une atteinte à la vie des animaux.
La quatrième catégorie concerne les agro-ingrédients traités chimiquement. Ici, les procédés de traitement chimiques doivent s’inscrire dans le concept de « chimie verte ». Les substances obtenues doivent quant à elles se révéler non toxiques et biodégradables.
Enfin, la dernière catégorie concerne les autres ingrédients. Il s’agit de la liste restrictive qui autorise un nombre très limité de conservateurs et d’autres ingrédients tolérés via une dérogation.
Des annexes détaillées pour plus de clarté
En fin de référentiel, des annexes fournissent des détails concernant les ingrédients autorisés, les réactions chimiques qui peuvent être réalisées ou encore les traitements qui peuvent être exploités.
Une annexe traite de la composition totale du produit et détaille la façon d’évaluer le contenu biologique d’ingrédients complexes. Elle énonce également tous les seuils de proportion d’ingrédients d’origine biologique imposés pour les cosmétiques certifiés.
On retrouve également des informations sur les étapes de stockage, de fabrication et d’emballage qui doivent chacune être réalisées dans des conditions d’hygiène et de propreté optimales. La traçabilité du cycle de vie du produit est également une notion importante qui doit s’achever par un emballage biodégradable.
Une annexe concernant la gestion environnementale détaille les exigences liées à la préservation de l’environnement. Elles concernent notamment les processus de fabrication et la gestion, la réduction et le recyclage des déchets.
Un ensemble d’exigences concernant l’étiquetage et la communication fait également l’objet d’une annexe. Celles-ci veillent à ce que les consommateurs bénéficient d’informations complètes, claires et transparentes.
Enfin, une annexe inspection, certification et contrôle détaillent les exigences qui permettent d’obtenir une certification par un organisme compétent, accrédité et indépendant. Pour s’assurer de la conformité permanente des produits avec les principes du label, le processus de certification est réitéré chaque année.